Page:Laporte - Émile Zola, 1894.djvu/224

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


Zola plagiaire

J’eusse voulu m’épargner cette exécution littéraire ; je n’aime pas ce genre de besogne, mais comme l’accusation a été portée par quelques journaux et qu’elle a été maintenue par quelques écrivains, je n’ai pas le droit de m’y soustraire. Peu d’auteurs échappent à cette insinuation ; tout homme qui fait métier d’écrire croit qu’on lui a pris son bien ou qu’on a emprunté celui d’un autre : tout le monde est voleur, excepté lui. Pour moi, je répète le secret de la femme aux œufs, mais sans en augmenter le nombre ; tant on m’en a dit et tant j’en redis : le compte y est. Zola, peu inventeur de son naturel, est très imitateur dans son naturalisme ; sa méthode littéraire, il l’avoue lui-même, décalque absolument celle de Claude Bernard, en la corsant, je l’ai signalé, en plusieurs endroits, d’emprunts scientifiques faits au docteur Lucas et à d’autres savants ; ses premiers ouvrages : les Contes à Ninon et la Confession de Claude rappellent, non seulement les Contes et la Confession d’un enfant du siècle, d’Alfred de Musset, mais moulent, autant qu’un ordinaire calligraphe peut reproduire les caractères d’imprimerie, le style et le genre d’un maître ; l’Assommoir