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Page:Laporte - Émile Zola, 1894.djvu/241

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culation littéraire, la mort donnera tort à votre œuvre qui ne sera plus qu’un cadavre. Or, le cadavre littéraire est chose terrible, vous ne l’ignorez pas, monsieur ; il est contagieux, plus contagieux que tout autre : il pourrit l’esprit et les mœurs. Donc, ne comptez pas sur la mort pour avoir raison de la vie et vous imposer à la postérité. Cette vie serait pire que la mort ; elle serait un châtiment ; elle vous condamnerait à vivre à perpétuité en société des criminels littéraires qu’on nomme Arétin, de Sade, etc. Le roman naturaliste a obtenu une certaine vogue parce qu’il répond à un certain abaissement de l’esprit public ; mais l’œuvre de Zola tuera Zola, le naturalisme tuera le naturaliste.



Que restera-t-il à Zola de Zola

Alfred de Musset, dans un suprême cri humain, a dit : « Il me reste d’avoir pleuré ». Il ne croyait plus à rien, cet enfant du siècle, du moins il le croyait ; mais il avait des larmes ; il lui restait d’avoir pleuré, d’être encore homme par la douleur et la souffrance. Mais que peut-il rester au naturaliste ? Tout est document pour lui, tout est matière : la pierre du chemin, la boue du ruisseau, la pourriture d’amphithéâtre, etc. Le cœur est le