Page:Laporte - Émile Zola, 1894.djvu/246

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Je suis connu du monde à tous les bouts ;
J’ai du mérite
Et l’on m’édite,
Pour m’accueillir, pourquoi méditez-vous ?

J’ai dédaigné la cohorte ennemie,
Sachez-le bien, tous mes romans sont lus.
Ah ! ce n’est pas comme à l’Académie.
Hélas ! combien d’appelés, peu d’élus !
Mais patience,
J’ai l’espérance,
Car toute chose arrive dans son temps ;
À mes ouvrages,
Par vos suffrages,
Vous ouvrirez la porte à deux battants.

Du grand Balzac le renom se propage.
Je veux souffler sur cet astre qui luit…
Mais c’est en vain, cela me décourage,
Que je voudrais être aussi grand que lui !
Pauvre éphémère,
À sa lumière,
Je suis, hélas, comme le papillon
D’allure folle,
Qui vole, vole,
Et va s’abattre en un brûlant sillon.

J’ai quelquefois parlé de politique,
Causé beaux-arts, livres, et cœtera,
J’ai jugé plus d’une œuvre dramatique
Et je n’en suis pas plus fier pour cela.
Naturalisme
Et réalisme,
Comme écrivain, si je suis réputé,
Malgré mes haines,
J’ai des aubaines,
Car avant tout, je suis documenté.

J’aime l’argent… pour avoir des espèces,
Il faut profiter des événements ;