Page:Laporte - Émile Zola, 1894.djvu/311

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gner cette longue citation, Zola ne fait pas loi ici, son œuvre n’est pas un article de… code.

L’Accusé. — Pardon, je ne pouvais pas ne pas le citer, il est mon excuse et ma défense, car sans lui je ne serais pas ici.

Les dépositions des témoins à charge n’ayant fait que confirmer toutes les circonstances, d’ailleurs non contestées, du crime, nous les passerons. Parmi les témoins à décharge, on remarque quelques étudiants en médecine qui parlent de la douceur, de l’aménité et de la bonne camaraderie de leur condisciple, et quelques-uns de ses illustres maîtres qui certifient son ardeur au travail, ses grandes aptitudes médicales et son caractère ardent et passionné, mais pondéré par une intelligence très droite. La défense, comptant beaucoup sur le témoignage du chef de l’école naturaliste, l’avocat l’avait fait citer, mais le témoin a cru devoir se dérober à la curiosité publique, ou peut-être a-t-il jugé prudent de se soustraire aux responsabilités de ses doctrines naturalistes. L’avocat de l’accusé ayant fait constater l’absence injustifiée du principal témoin à décharge, la parole est donnée, par le président, au procureur général qui a tenu à soutenir l’accusation dans ce procès retentissant, dit fin de siècle. Ne pouvant donner in extenso son éloquent réquisitoire, nous nous contentons d’en reproduire quelques passages.