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ment tous ceux qui attentent aux droits de la société. Un des derniers Rougon a frappé une dernière Macquart ; cette famille qui, par ses passions et ses vices, a déshonoré la dignité humaine, finit enfin dans le crime, finissez-la par le châtiment. Si, comme je n’en doute pas, vous connaissez l’histoire littéraire de cette tribu naturaliste, vous comprendrez la nécessité d’un exemple terrible. La société indignée attend la leçon d’un châtiment, donnez-la. »

Après le procureur général, maître L… prend la défense de Émile Rougon.

« Messieurs de la Cour, Messieurs les Jurés,

» Le nom de l’accusé, les débats, le réquisitoire, vous ont déjà prouvé qu’on discutait devant vous une affaire exceptionnelle. On vous soumet un crime spécial, un crime scientifique et littéraire. Il ne s’agit pas seulement ici d’un vulgaire meurtrier et d’une victime ordinaire. Le débat porte plus haut, le vrai coupable, celui qui est presque illustre pour avoir fait des milliers de victimes, n’est pas même comme témoin dans cette enceinte, quand il devrait être sur ce banc comme seul coupable. Mais votre conscience saura faire la part des responsabilités et châtier, je l’espère, chacun selon ses œuvres.

» Les idées de l’accusé ne sont pas les