Aller au contenu

Page:Laporte - Émile Zola, 1894.djvu/40

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

colossale, où un arbre rôtirait un mouton tout entier. Au fond, une sorte d’alcôve, grande à elle seule comme une de nos petites chambres parisiennes, complètement occupée par un divan unique où dix dormeurs seraient à l’aise. Au milieu, une très grande table. Enfin, en face de la table, une large baie vitrée ouvrant une trouée sur la Seine. Je ne parle pas d’une sorte de tribune, élevée au-dessus de l’alcôve au divan, à laquelle on parvient par un escalier tournant : c’est la bibliothèque. Le même escalier mène sur une terrasse carrée occupant toute la toiture de la nouvelle construction, qui se voit de loin dans la campagne, et d’où le panorama est admirable.

» De neuf heures à une heure, assis devant l’immense table, Zola travaille à un de ses romans. Nulla dies sine linea, telle est la devise inscrite en lettres d’or sur la hotte de la cheminée. Tandis que son maître écrit, Bertrand est à ronfler par là, dans un coin.

» Á une heure, le déjeuner. Zola se livre avec le même soin à ce qui serait son second vice : la gourmandise, — cette littérature de la bouche ! Á deux heures, la sieste. Á trois, arrivée du facteur. Montés par le domestique, les lettres et les journaux réveillent monsieur. Voici la momenclature des journaux que reçoit Zola : le Figaro, l’Événement, le Gaulois, le Voltaire et le Gil Blas, auxquels il est abonné. Je passe sous silence d’autres feuilles