Page:Laporte - Émile Zola, 1894.djvu/58

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été une preuve du mérite des œuvres. » Jamais pareil dédain n’a été aussi maladroitement affiché, car personne plus que lui ne l’a plus brutalement et plus cyniquement sollicité. Il a appris à son bénéfice que si le succès ne prouve pas le mérite, il en donne l’illusion et en procure les avantages.

Il est donc juste de porter à l’actif de sa célébrité sa science de la publicité et sa maestria de la réclame et de les considérer, non comme un accessoire de son talent, mais comme la cause la plus efficiente de sa réputation et de ses succès ; ôtez, en effet, dans son œuvre bruyante et pimentée, la part de la publicité et celle d’une curiosité perverse, que restera-t-il à l’actif de son talent ? « Les romanciers qui sont, dites-vous, en tête de cette pièce sifflée, les princes littéraires de l’époque, honorent nos scènes encanaillées, lorsqu’ils daignent y mettre les pieds, » honorent-ils la presse et s’honorent-ils eux-mêmes, lorsqu’ils daignent l’inonder de leurs pompeux éloges et de leurs orgueilleuses critiques ? Agissent-ils en aussi bons princes pour leurs adversaires que pour eux-mêmes ? Est-ce le besoin idéal d’apporter un sang nouveau, une langue correcte, un souci de la vérité, qui arde leur plume naturaliste de tous les feux d’un nouvel apostolat littéraire, ou celui plus naturel de faire fortune ?

Son titre de chef de la publicité chez Hachette et son expérience acquise, dans