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Page:Laporte - Émile Zola, 1894.djvu/66

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et d’avoir aidé, en le mettant en relation avec les journalistes et les éditeurs, au placement de ses livres et de ses articles. Il était peu connu, c’est vrai, mais il était connu, et les portes surtout lui étaient ouvertes. Il n’y a que ce premier pas qui coûte ; mais pour cent qui se présentent pour le faire et qui ensuite en feraient cent, combien le franchissent ! Que Zola qui l’a heureusement enlevé, grâce aux Hachette, ne nous dise pas, Roman expérimental, p. 354 : « L’écrivain qui apporte un monde accouche toujours de ce monde », car La Bruyère, qui s’y connaît autant que lui, lui répondra : « Il n’y a point au monde un si pénible métier que celui de se faire un grand nom ».

Sorti de chez Hachette, il se mit, recommandé par M. Bourdin, gendre de M. de Villemessant, en rapport avec ce dernier et lui proposa de publier dans son journal l’Evénement, des articles sous la rubrique : Livres d’aujourd’hui et de demain. Son premier article de début date du 2 février 1866 ; Villemessant fut tellement satisfait de cette bibliographie anecdotique qu’il n’hésita pas à lui confier le Salon. Zola adopta comme titre : Mon Salon, et consacra sa première étude aux membres du jury. L’émotion, pour ne pas dire l’indignation, ne fit que s’accentuer dès ce premier article, et dégénéra en scandale.