Page:Laporte - Émile Zola, 1894.djvu/67

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Le salonnier fustigea si impitoyablement toutes ces médiocrités de l’art gorgées de succès et crevant d’orgueil, et s’acharna, avec tant d’ardeur et de conviction, à mettre en relief le talent original de Manet, que Villemessant, effrayé de tant de bruit et de colère, pria l’auteur de terminer son Salon en deux articles. Julien Lemer donna ce Salon en brochure, presque introuvable aujourd’hui, et Mes Haines le reproduisirent à la fin du volume. Son Salon si brusquement fermé ne découragea pas Zola ; il fit admettre dans le même journal un roman : le Vœu d’une morte, mais il fut si mal accueilli par le public, qu’il l’arrêta à la fin de la première partie. Cette partie, seule parue, a été imprimée, in-18 jésus, par Achille Faure, en 1866. Des portraits littéraires, republiés dans Mes Haines : Ed. About, Taine, Prévost-Paradol, Flaubert, J. Janin, parurent dans l’Événement sous le titre : « Marbres et plâtres », avec la signature Simplice. Mais l’Événement fut supprimé et remplacé par le Figaro, qui donna encore quelques articles de fantaisie de lui, mais lui ferma presqu’aussitôt ses colonnes, fin 1866. Il ne devait y collaborer de nouveau que treize ans plus tard, après la mort de M. de Villemessant.

Parti du Figaro, commencement de 1867, Zola offrit sa plume à qui voulut bien l’accepter et la payer ; c’est ainsi qu’il fit un Salon à la Situation qui, terrifiée par ses juge-