Page:Laporte - Émile Zola, 1894.djvu/78

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Pourquoi les écrase-t-il de sa vogue et du son succès ? A-t-il plus de talent, ou plus d’immoralité ? Non, mais son genre plus canaille est mieux compris du peuple qui y trouve la peinture et l’excuse de ses vices et de la société plus lettrée et plus blasée qui se délecte de cette immoralité faisandée. Le beau littéraire, c’est-à-dire le faire artistique de l’écrivain, aura toujours moins de succès que le réel brutal de la nature ; il y aura toujours plus d’appréciateurs, j’allais dire de dégustateurs, d’une femme atrocement nue et présentée dans des conditions particulières de nudité naturaliste, que d’une femme savamment nue, dans un déshabillé voluptueux et galant ; c’est la traduction de cette vérité populaire : plus d’amateurs que de connaisseurs ; c’est le sale du vice humain de préférer le pis en érotomanie.



Le Naturalisme, qu’est-ce ?

Avant de poser cette question à cet anarchiste littéraire, il me semble opportun de reproduire une page de Zola, prise dans le Roman expérimental : l’Argent dans la littérature, p. 188 : « L’Académie a cessé d’exister, j’entends comme force et comme influence dans les lettres. On se dispute toujours très