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Page:Laporte - Émile Zola, 1894.djvu/80

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dire : « Puisque je vous ai fait l’honneur de vous insulter, rendez-moi l’insulte de me recevoir parmi vous ; vous ne valiez pas grand’chose avant mes grossièretés, vous vaudrez un peu moins en m’accordant vos faveurs ; néanmoins je les sollicite courageusement, comme récompense et comme couronnement de mes inventions naturalistes. » Inventions, ici, ne peut s’entendre dans le sens de découverte nouvelle, d’innovation, mais dans le sens figuratif de l’adaptation d’une science, de son système et de ses termes scientifiques à un genre littéraire, à un art plutôt, qui n’a rien de commun avec elle. Zola a démarqué la science expérimentale de Claude Bernard, et, lui empruntant sa méthode et même ses expressions, il en a fait le roman expérimental, ou le naturalisme en littérature. Au reste, il ne faut pas être plus naturaliste que ce prétendu naturaliste, car, tout en le bardant de formules savantes et le revêtant de mots pompeux, il est le premier a oublier ses formules et le plus ardent à les contredire… en pratique : aucun de ses livres ne cadre absolument avec son système, tous s’en écartent par une contradiction inconsciente et presque constante. Ce fait s’explique peut-être par les lignes suivantes : Roman expérimental, p. 202 : « Ayez le respect de l’argent, ne tombez pas dans cet enfantillage de déblatérer en poètes contre lui ; l’argent est notre