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Page:Laporte - Émile Zola, 1894.djvu/83

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de force à son cou ; c’est un de ces termes équivoques qui peuvent servir à la fois de couronne de laurier et de couronne de choux. » Voilà qui est certain, Champfleury, ce fil mathématique qui lie Zola à Balzac, ne sait pas ce qu’est le réalisme, cet outil complaisant qui lui a servi à construire une chapelle littéraire et à réaliser une situation gendelettre peu commune.

Zola, à qui nous posons la même question sur le naturalisme, sera-t-il plus explicite que son ancien collègue en librairie ? Champfleury fut commis chez Dumoulin, comme lui l’a été chez Hachette. Ils n’ont pas que ce point de contact, ils semblent encore se toucher par les mêmes aspérités de caractère, par des exagérations pareilles de tempérament et par des haines et des amitiés qui se rapprochent par leurs contradictions : le premier aimait les chats, il avait du félin dans le style ; le second préfère les chiens, il a du dogue dans les dents de fer de sa plume ; l’un admirait Courbet et ne croyait qu’à un seul dieu littéraire, Balzac ; l’autre s’est fait une réclame de son amitié et de son culte pour Manet, et, tout en se réclamant de Balzac, comme élève, il lui fait l’honneur de se croire son maître. À peine au-dessous du réalisme distingue-t-on la signature menue, fluette et étriquée de Champfleury : c’est un fil de toile d’araignée suspendu à une brindille de paille, quand