Sur tes nuits sans repos, jamais doux entretien
N’aura versé des charmes.
Quand tu t’endormiras d’un sommeil étouffant,
Il faudra qu’il s’achève ;
Jamais, en ton angoisse, un joyeux cri d’enfant
N’interrompra ton rêve.
La flamme va s’éteindre au paternel foyer ;
Les récits vont se taire.
Tiens-toi prêt à vieillir sans bras pour t’appuyer ;
Voilà l’hiver austère.
Déjà le fiel se glisse en ton sang qui tarit,
Ta veine s’est glacée ;
Et la noire tristesse, à travers ton esprit,
Coule avec la pensée.
Tu vis avec effort ; Dieu semble te nier
Ce qu’il donne à chaque être,
Ce doux réveil de l’âme au soleil printanier
Où l’on se sent renaître.
L’air libre du désert, où jadis, en rêvant,
Tu pansais tes blessures,
Brûle aujourd’hui ta lèvre ; et les baisers du vent
Sont pour toi des morsures.
Souffrir, toujours souffrir ! du travail, du repos !
Le feu qui te dévore
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