Et la voix s’éteignit ; mais le son prolongé
Flottait encor dans l’air, de musique chargé.
Sur l’haleine de l’onde et de l’herbe attiédie,
Comme un soupir du sol montait la mélodie. »
Psyché, livrant son âme aux souffles merveilleux,
Aux accords, aux rayons émanés de ces lieux,
S’avance au bord du fleuve, et, dans sa marche lente,
Écoute chaque oiseau, répond à chaque plante.
La tendre sympathie illumine son œil ;
Les cygnes et les lis lui rendent son accueil ;
Flots et feuilles, près d’elle, ont un plus frais murmure,
La terre abondamment exhale une odeur pure.
Tous les êtres domptés semblent, pour sa douceur,
L’adorer comme reine et l’aimer comme sœur.
L’enfant partage entre eux les grâces du sourire,
Et prend possession du fraternel empire ;
Sa main des grands lions flatte les crins épais,
— Car rien n’avait alors troublé l’antique paix ;
Tout ce qui vit formait une seule famille. —
Mille oiseaux par les bois suivent la jeune fille ;
La mousse s’épaissit lorsqu’elle y veut s’asseoir.
Ainsi dans la vallée elle erra jusqu’au soir,
Admirant tout, les fleurs, les cieux, et l’air sonore,
Et rêvant de ce roi qui se cachait encore.
Or la nuit, déployant ses ailes de vapeurs,
Ramène vers Psyché les invisibles chœurs ;
C’est d’abord sur la brume une rumeur qui vole,
Et le son rapproché devient une parole
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