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Page:Laprade - Œuvres poétiques, Psyché, Lemerre.djvu/37

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C’est l’orgueil, le dédain qui te voilent peut-être :
Au lieu d’un jeune époux, n’ai-je donc rien qu’un maître
Qui se fait du mystère un vêtement royal,
Et peut-être en Psyché redoute son égal ?
Car je suis belle aussi : la forêt, la fontaine,
Les oiseaux m’ont souvent donné le nom de reine ;
Quand j’approche du lac, l’eau baise mes pieds nus ;
Au bord pour m’adorer les cygnes sont venus ;
Le vent courbe les fleurs quand je passe près d’elles,
Et, douces, devant moi, se couchent les gazelles. »

Mais, par toutes ses voix, le monde adolescent
Lui disait de garder son bonheur innocent.


LES OISEAUX.

« Sur la terre abondante, où nul ennui n’existe,
Pourquoi son plus bel hôte est-il devenu triste ?
Vois les oiseaux joyeux planer dans les cieux purs.
S’entr’aimer et goûter aux arbres les fruits mûrs ;
De leurs lointaines sœurs apporter les nouvelles
Aux plantes, et semer la graine des plus belles.
Quand les blés sont dorés, l’eau bleue et le ciel clair,
Que l’aile en des parfums se baigne au sein de l’air,
Sous les fruits et les fleurs que toutes branches ploient,
Qu’est-il besoin de voir plus que nos yeux ne voient ? »


LES PLANTES.

« Bois la blanche rosée, et, sans désir jaloux,
Laisse-toi par le vent bercer ainsi que nous ;