chair ; il en est séparé par l’infini. Il est voisin de nous comme un frère, il est au-dessus de nous comme un créateur. Aux pieds du Fils de Dieu l’intelligence adore et se prosterne ; devant le Fils de l’Homme le cœur s’émeut, les larmes jaillissent. Le Christ est notre force et notre exemple, la fin et le moyen de tous nos actes ; c’est de lui que la grâce découle, et c’est vers lui qu’elle nous porte ; et, du haut de sa divinité, il n’en est pas moins, sur la croix, l’humanité dans son essence, le type de notre, race, l’objet nécessaire d’une sainte et perpétuelle imitation. Par ce seul côté accessible, il est donné à la poésie de s’introduire dans la vie terrestre du Verbe, et de la raconter sans profanation. Cette douce et miséricordieuse figure du fils de Marie qui nous offre le modèle de toutes nos actions, de toutes nos pensées, de tous nos désirs, la forme idéale dont nous devons revêtir notre âme, tout chrétien a le devoir de l’étudier avec amour, tout poète peut s’attribuer la mission de la dessiner avec respect.
Mais dans l’humanité même et dans la vie terrestre de Jésus-Christ, il est des parts mystérieuses auxquelles l’artiste doit s’abstenir de toucher, et qui restent réservées à l’interprétation et à renseignement sacerdotal. C’est aux heures les plus humaines de l’histoire du Rédempteur, à# celles où il se met le plus à notre portée, où sa force peut servir d’exemple à notre faiblesse, où nous pouvons marcher du même pas que lui sur son Calvaire, que nous avons emprunté les sujets de nos tableaux. Nous avons pris pour règle invariable de nous placer toujours dans l’ordre des faits et des commentaires les plus humains et les plus naturels. Nous avons choisi