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Page:Laprade - Poèmes évangéliques, Lévy, 1860.djvu/229

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III

Or, le jour ou Jésus, dans sa gloire attristé,
Versa du haut du mont ses pleurs sur la cité,
Il entra, précédant sa triomphale escorte ;
Et, sentant du Seigneur le zèle qui l’emporte,
Droit au lieu profané d’où naîtra le grand deuil,
Il va, dans son courroux, monte et franchit le seuil.

Causes des maux pleurés par ses yeux prophétiques,
Des hommes du saint temple encombraient les portiques
Jusqu’aux sept chandeliers, depuis la mer d’airain.

Ces hommes dont le lucre est le dieu souverain !
Par eux le luxe impur, empoisonnant les villes,
Y détruit plus de sang que les guerres civiles ;
Du glaive des aïeux il détrempe l’acier,
Et soutire la sève au sillon nourricier.
Pour eux le noir sophiste en son antre médite
Le dieu nouveau fondu de l’or cosmopolite,
Et démontre, au profit de leur coffre qui croît,
L’amour de la patrie être un amour étroit.