Page:Laprade - Poèmes évangéliques, Lévy, 1860.djvu/271

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Vous savez, dans nos maux vous qui gardez nos âmes,
Quel pouvoir ont sur Dieu les prières des femmes ;
Car Jésus, de sa grâce ouvrant tous les trésors,
N’a jamais que pour vous fait revivre des morts !

Aussi, quand des douleurs acceptant le calice,
Il se livre à la mort pour que tout s’accomplisse,
Votre cœur se souvient de l’avoir invoqué,
Et pas une de vous à sa croix n’a manqué.
Vos lèvres, après lui, cherchent l’éponge amère.
Marchant comme des sœurs à côté de sa mère,
Vous faites un soutien de tous vos bras tremblants
A celle dont un glaive a déchiré les flancs.
Je vous vois à sa suite, ô belles repenties,
Au véritable amour par Jésus converties ;
Vous à qui vos parents par lui furent rendus,
Vous toutes qui gardez ses discours entendus,
Femmes de Chanaan, femmes de Samarie,
La mère de Joseph, la seconde Marie,
Et l’enfant qu’il guérit chez le centurion,
Première âme conquise à Rome par Sion ;
La veuve de Naïm, les deux sœurs de Lazare,
Chez qui, pour son linceul, le fin lin se prépare ;
Marthe et vous Madeleine, ô nom tout embaumé !
Cœur devenu si pur pour avoir tant aimé !