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Page:Laprade - Poèmes évangéliques, Lévy, 1860.djvu/42

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Frappez, frappez, je me résigne.
Mais pendant que je souffre, au moins,
Seigneur ! montrez-moi par un signe
Que je suis un de vos témoins.
Si j’ai fait naître une prière,
Si j’ai fait poindre une lumière,
Et si quelque noble paupière
Sur ce livre pleure à son tour,
C’est assez ! ou joie ou supplice,
Que tout le reste s’accomplisse,
Je bénirai l’amer calice,
Si je suis poëte… un seul jour !


V



Je l’ai tenté : docile aux maîtres d’Ionie
J’ai poursuivi d’amour leur sereine harmonie ;
Sur les pas de la Muse et des trois Charités
J’ai fréquenté le Pinde et ses bois désertés.
J’appris à marier, dans Athènes ma mère,
Le verbe de Platon et la lyre d’Homère.
L’écho religieux d’Orphée et de Linus
M’a parlé dans la Thrace et les temps inconnus ;