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DU LANGAGE


draient pas le langage parisien, signifie mauvais. » — Troubat. — Un volume intitulé les Mystères des théâtres, par un vieux comparse, publié en 1844, donne mouche dans le même sens. V. Toc.

Faire mouche : Tirer assez juste pour que la balle s’applatisse sur un point noir (mouche), au centre de ]a cible. — « Elles font mouche à tout coup et tuent les hirondelles au vol. » Second.
Tuer les mouches au vol : Avoir une haleine infecte. — Si vous aviez le pouvoir de faire croire que la soubrette tue les mouches au vol, vous seriez joué demain. » — Balzac. — V. Couper la gueule.
Non, c’est que je me mouche, que je tousse : Réponse ironique faite à celui qui demande la cause d’un bruit ou d’une chose qu’il aurait dû deviner. Dans cet exemple de Monselet : « Et maintenant regarde comment je me mouche ! » on fait aussi entendre à l’interlocuteur que sa pénétration est en défaut.
Ne pas se moucher du pied : Agir grandement. — Mot à mot : en personne qui sait vivre et non comme le voyou qui se mouche dans ses doigts, pour effacer avec le pied la trace de la déjection qu’il a rejetée a terre. — « Mais c’est des artistes… qui ne se mouchent pas du pied. » — Désaugiers. — « Ce petit vin colorié Ne se mouche pas du pié. » — J. Moineaux. — « Quoi ! ton amour contrefait déjà l’estropié. Crois-tu que je sois femme à me moucher du pié. » — Le Rapatriage, parade, dix-huitième siècle.
Moucher : Boucher. V. Esbrouffer. — Moucher : Corriger, remettre les gens à leur place. Mot à mot : éteindre leur insolence. — Moucher : Tuer, c’est-à-dire éteindre la flamme de la vie. — « Aussi ne se passait-il guère d’heures qu’il n’y eût quelqu’un de