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LES EXCENTRICITÉS


n’a jamais voulu ouvrir d’œil : elle dit qu’elle a déjà perdu avec des artistes. » Champfleury. — Fermer l’œil : Ne plus vouloir accorder de crédit. — Donner dans l’œil : Plaire, fasciner. — « Ma personne avait peine à te donner dans l’œil. » — Le Rapatriage, dix-huitième siècle. — Avoir de l’œil, Tirer l’œil : Produire de l’effet. — Terme d’impression. On dit aussi en parlant d’un tableau à effet qu’il a de l’œil. — « La chose a de l’œil. C’est léger, mais c’est trop léger. — A. Scholl. — « Aux provinciaux que l’œil de son ouvrage a attirés chez lui. » — P. Borel. — Faire l’œil : « Le faiseur d’œil n’a pas de prétention positive. Il promène sur toutes les femmes son regard de vautour amoureux ; il a toujours l’air d’un Européen lâché au milieu d’un sérail… Pourtant aucune femme n’est le point de mire de cette fusillade de regards. C’est au sexe entier qu’il en veut. Il fait l’œil, et voilà tout. » — Roqueplan. — V. Américain. — Ouvrir l’œil : Surveiller attentivement. — Se battre l’œil, la paupière : Se moquer. — « Gilles. Ah ! fussiez-vous elle ! — Isabelle. Ton maître s’en bat l’œil. » — Le Rapatriage, parade, dix-huitième siècle. — « Que Condé soit trompé par le duc d’Anjou, je m’en bats l’œil ! » — A. Dumas. — Mon œil ! Synonyme de Des fadeurs ! Des navets ! V. ces mots. — « Quand le démonstrateur expose la formation des bancs de charbon de terre, mon voisin s’écrie avec un atticisme parfait : Oui ! mon œil ! Au système du soulèvement des montagnes, il répond triomphalement : « Oui ! Garibaldi ! » — E. Villetard. — Cette expression est typique. Dès qu’une chose est à la mode au point d’accaparer toutes les conversations, les Parisiens procèdent eux-mêmes contre leur engouement, et font de son objet une dé-