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xxiv
LES EXCENTRICITÉS


viennent terribles les locutions vulgaires, spirituelles, et l’on est porté à croire bien injustement d’ailleurs, qu’il faut plus de savoir pour recueillir et expliquer ces termes étrangers que pour commenter ceux qu’on entend répéter chaque jour par les charretiers ou les manœuvres. — Marty-Laveaux.

═ En lisant la nomenclature des termes jadis propres aux conversations du brigandage et de la filouterie on devine d’une part qu’un certain nombre de ces termes ne subsisteront pas longtemps, et d’autre part on aperçoit que beaucoup ont pris droit de cité dans l’usage public. Quel parisien même rangé, même prude, ignore absolument que l’eau d’affe, c’est de l’eau-de-vie ; la bouffarde, une pipe ; la dèche, les ennuis de la misère ; que balle veut dire tête ; curieux, juge ; gazon, perruque, etc. ? Où n’entend-on pas ces mots-là ? Les gros railleurs ont commencé par s’en servir, pour se donner un air de finesse et de liberté ; mais bientôt ces mots narquois seront comme les doublures naturelles des termes correspondants et peut-être prévaudront-ils ? — A. Morel, 1862.