Page:Larguier - L'an mille, 1937.djvu/116

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Puis, après les élans et les espoirs généreux de 48, où il avait entrevu la république, la fée de ses rêves descendant les marches de l’Hôtel de Ville au bras de gentilhomme de M. de Lamartine, il y avait eu les cachots de Belle-Île-en-Mer, de Sainte-Pélagie, du Château du Taureau et de l’Abbaye de Clairvaux.

Prisonnier perpétuel, sa vie sentait le mur humide, le coin où moisit un bout de pain gris qu’on n’a pu avaler, l’ombre et le rat.

Il n’avait aperçu la campagne, la mer et le ciel que derrière des barreaux !

Il avait vu la France à travers le grillage des voitures cellulaires qui évitaient les grand’rues des petites villes de province, la place devant l’église où jouaient des enfants en robes claires et où de paisibles habitants goûtaient le bon du jour sous les marronniers, les