Page:Larguier - L'an mille, 1937.djvu/190

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Une porte-fenêtre qu’encadrait une vigne-vierge s’ouvrit, et Dominique Dorval, voyant la chaise vide, appela :

— Hélène ! Où es-tu ?

La Guiraude sortit de sa cuisine, de l’autre côté de la maison et le renseigna :

— La demoiselle est partie, il y a bien une heure, Monsieur Dominique… Je crois qu’elle est allée voire madame Boislin… elle est partie de ce côté…

La vieille servante qui l’avait vu enfant l’appelait encore M. Dominique, et, avec son mouchoir sombre sur sa tête grise, elle ressemblait à une pietà, à une des saintes femmes que les vieux artistes peignaient au pied de la croix.

Il mit sur la chaise longue une pèlerine en drap fauve, en bure des Pyrénées qu’Hélène avait laissée et il traversa le jardin.

Tout y poussait à l’abandon, les arbres, les fleurs et les herbes, autour