Page:Larive - Dictionnaire français illustré - 1889 - Tome 1, part. 3, franch-hyst.djvu/251

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d004 ROUILLER. lusqiies l)rachiopodes dont les genres les plus caracléristiques et les plus aliomlaiils ÉPOQUE HOUILLÈRE SPlRirKn OMBER PRODUCTUS SEMIRET1C1II.*T1’S Vif. 1. f’i8- 2’ sont des spinfem (fig. 1) et des produclus ((ig. 2). 11 contient aussi beaucoup d’espèces ne coraux. L’étage houiller, immédiatement placé au-dessus du calcaire car-’ tjonil’ère, a une composition remarquablement uniforme dans toutes les jiarties du globe. 11 est formé d’une série d’assises altiu-nantes de grès et de schistes au milieu desquelles sont intercalées les couches de houille. Ces grès sont généralement d’un grain grossier. Les schistes sont ou semi-cristallins et comme lustrés ou simplement argileux et colorés en noir par des parcelles de charbon. Toute cette formation qui, en certains points, est épaisse de plus de 2 000 mètres, s’est déposée soit dans des lagunes qui bordaient la mer, soit dans (les lacs de l’intérieur. Quand elle a eu lieu dans les lagunes, elle est séparéeducalcairc carbonifère sous-jacent par une masse d’un grès grossier dont on fait des meules de moulin et qui, pour cette raison, a été appelé grès meulier (millstunc f/rit). Quand les mineurs anglais, dans leurs travaux d’extraction de la houille, parviennent au grès meulier, c’est pour eux un signe qu’ils ne trouveront plus de couches de ce combustible ; aussi ont-ils donné à ce grès le nom de roche d’adieu [farewell rock). A la base des dépots’ lacustres, le grès meulier n’existe pas, mais on rencontre des conglomérats et des brèches comjiosés de fragments des roches anciennes sur lesquelles repose le terrain houiller. Les couches de "= *°’ houille, souvent fort nombreuses et dont l’épaisseur peut varier depuis 10 centimètres jusqu’à plusieurs métras, ne sont presque jamais en contact avec les assises de grès. Chacun de ces lits de houille se trouve jilacé entre deux couches de schiste : .’.l’une supé- rieure et feuilletée, remplie de dé- bris végétaux convertis en houille, et qu’on nomme le toit ; l’autre, inférieure et argileuse, désignée sous le nom de mur. Celle-ci contient des racines fossilisées que les géologues appellent des stigmaria (lig. 3) ; elle formait le sol dans lequel croissaient les végétaux qui se sont changés en houille. Presque toujours, dans le toit, aune faible distance au-dessus de la couche de houille, on rencontre une petite veinule de charbon qu’on appelle le voisin de la veine et qui est pour les mineurs l’indice d’une couche exploitable. A l’époque houillère, les continents n’avaient qu’un faible relief ; il n’existait point de hautes cnaines de montagnes, la surface de la terre n’était ondulée que de médiocres collines .séparées par des dépressions où venaient s’amonceler les eaux précipitées par des pluies torrentielles. Les marais et les lacs étaient donc très multipliés. Les lagunes étaient fréquentes le long du littoral. D’innombrables végétaux .aquatiques se développaient au sein des eaux douces, et de gigantesques forêts en entouraient les bords. Les sant un puits de mine, on traverse à plusieurs reprises les rejdis d’une même couche iPOOUE HOUILLÈRE STtOMARIA (racine DE SIOTLLAIRE) Fig. 3. FLORE HOUILLÈRE

RESTAIJRÉ DE I.’ÉPOQUE HOUILLÈRE D’APRÊS M. LE COMTE DE i débris de ces forêts, entraînés par le ruissellement des pluies, venaient flotter à la surface des lacs et des lagunes, puis tombaient au fond de l’eau où par une décomposition lente ils se transformaient en houille. Cependant les grandes éruptions des périodes antérieures poursuivaient leur cours ; les porphjTCS venaient s’épancher à la surface de la terre. Ébranlé par les secousses qu’imprimaient ces masses pâteuses à l’écorce terrestre, le sol n’était point stable ; il était agité par des ondulations qui avaient pour effet d’en plonger certaines parties sous les eaux et d’en faire émerger d’autres. Parfois la mer envahissait temporairement les terres, puis elle se retirait et les laissait à sec de nouveau. Déposées au fond des eaux par couches horizontales, souvent les houilles n’ont point gardé leur assiette primitive : des poussées de bas en haut, survenues postérieurement, les ont disloquées par places, ou des pressions latérales les ont plissées en zigzag. Aussi arrive-t-il souvent qu’en creu-Vai-e, Profll. ÉPOQUE HOUILLÈRE EL’0HPI1AI.E Plg. ». de houille, portés à différents niveaux par ces accidents formidables. En outre, dans beaucoup de gisements, des failles se sont produites, qui ont rompu la continuité des couches et porté les tronçons de ces couches à di verses hauteurs. Ces déplacements des lits de houille déroutent les mineurs et ceuxci ont souvent de grands travaux à exécuter pour retrouver la veine de charbon qu’ils exploitaient. Pendant la période houillère, les eaux étaient lieaucoup plus peuplées que la terre ferme. Elles nourrissaient, entre autres, des foraminifères du genre fusuline (V. Foraminifères), de nombreux polypiers, des échinides, tels que les jmla-chinus, des crinoides comme les q/athocrinus ; des mollusques lamellibranches au nombre desquels nous citerons les genres posidonia, conocardium, schizodus, anlliraco.»a ; des gastéropodes dont les hel- /erophons et les eiiompholes (tig. 4) étaient les types principaux ; des cc- ]ihaloj)odes parmi lesquels on remarque des gonialites [fig. .5), des orlhoceras utdesnautiles. Nous avons déjà constaté que les mollusques brachiopodes des genres spiri/er et produclus étaient très nombreux. Les trilobites n’étaient plus représentés que par une petite phillipsia et ils allaient s’éteindre complètement à la lin de l’époque carbonifère. Les crustacés pullulaient. Des poissons ganoïdes et sélaciens animaient les oaiix marines ainsi que de grands sauriens nageurs au nom-’ " bre desquels se trouvait Veosaurus, dont les vertèbres étaient biconcaves comme celles des poissons. La faune terrestre ne faisait que de naître. Elle se composait d’insectes névroptères et orthoptères, de lahyrintliodontes, batraciens gigantesques, à la peau écailleuse , aux dents coniques et ayant leur surface couverte de circonvolutions, ainsi que diverses autres espècesanalogues aux salamandres actuelles. Tous les habitants des forêts humides, muets encore, n’en remplissaient les solitudes d’aucun bruit , et il n’existait point d’oiseaux pour animer ces déserts de leur chant. La nature manifestait surtout sa puissance dans le monde des plantes. Grâce au climat chaud et humide qui régnait alors uniformément sur toute la surface de la terre, ÉPOQUE HOU.LLÈRE aoNlATiTE Fig. 3.