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1014 HUITRIER — HUMANISTE. se forme très mince du côté où l'hiiitre est collée à la tuile et assez épaisse du côté opposé. Au bout de quelques semaines, l'huitre a déjà atteint une taille do 3 à 4 cen- timètres. Alors on relève les tuiles, qui sont recouvertes d'une véritable croûte d'huitres (il y en a plusieurs centaines sur une même tuile), et Qn les dispose en meule autour d'un piquet planté à un endroit couvert à marée liante et découvert à marée basse. Aussitôt on commence le détroquafje, c'est-à-dire qu'on racle les tuiles avec un couteau à dé- troquer, couteau de même forme que celui dont se servent les vitriers pour appliquer le mastic. On a bien soin d'appuyer assez pour enlever toute la couche de mastic sans endommager les jeunes mollusques. Le dé- troquago a lieu sur une table creusée en cuvette et percée d'un trou central. Toutes les huîtres enlevées de la tuile tombent dans un casier en (ils de fer placé sous la talile et goudronné. Les huîtres que contiennent ces casiers constituent ce que l'on appelle du détrof/uaf/e. Une fois les casiers pleins, on les transporte dans des clairs : ce sont des bassins rectangulaires limités par de petits murs en terre glaise et ayant enviion 20 mè- tres de longueur, 12 mètres de largeur et 0>n,20 de profondeur. Dans ces clairs, on place les casiers en rang sur des lattes, en ayant soin de ne pas les superposer. A ma- rée basse, les clairs se vident presque entiè- rement et les murs ne retiennent alors qu'une couche d'eau de 15 centimètres environ. Les meilleurs clairs sont ceux qui sont sur fond de sable ou sur fond d'arçile ; la vase donne un mauvais goût aux huitros. L'huî- tre, pendant son séjour dans le clair, a, outre les maladies, deux ennemis ti redouter, les crabes et le mollusque que les marins désignent sous le nom de foret. Certains crabes, au moment où l'huître entrouvre sa coquille, introduisent un caillou entre les deux valves alin d'empêcher cette coquille do se refermer, puis dévorent son habitant tout à leur aise. Le foret perce la coquille pour se glisser dans son intérieur et manger l'huître. De temps en temps les marins retournent les coquilles dans le clair afin que les deux valves se développent également. Dès qu'une huître a atteint 1 âge de dix-huit mois, elle est devenue comestible, et toutes les huîtres que l'on mange ont généralement de dix-huit mois à trois ans. On reconnaît l'âge d'une huître au nombre des lamelles qui composent l'écaillé. Quinze jours environ avant d'emballer les huîtres pour les vendre, on les pêche avec de grands râteaux ou à la main et on les met dans des casiers superposés dans des bacs qu'on dispose sur le bord de la mer de façon qu'ils soient couverts à marée haute et découverts à marée basse. Cette Fratique a pour but d'haliituer peu à peu huître à vivre hors de l'eau. Chaque jour on rapproche le bac de la terre ferme. Eiifin, au bout d'une semaine ou deux, on emballe les huîtres dans des caisses en ayant soin de placer en haut la valve plate. Les lits d'huîtres sont séparés par des couches de varech ou d'aiguilles de pin. Le prix des huîtres varie suivant leur embonpoint et les dimensions de la coquille. On mesure celle- ci avec un pied à coulisse. Les meilleures huîtres sont celles qui ont l'intérieur de la coquille bien nacrée ; on reconnaît qu'une huître a été sur un fond calcaire à l'épais- seur plus ou moins grande de la couche blanche, dure et opaque qui tapisse inté- rieurement les parois des valves. Une huître est de mauvaise qualité quand il se trouve à l'intérieur de la coquille une boursouflure cédant à la pression du doigt et remplie d'eau ; on dit alors que l'huître est chamhri<e. Pour engraisser les huîtres (à l'usage des Anglais), on les parque à l'embouchure des fleuves; le mélange d'eau douce et d'eau salée les met rapidement en bonne chair. La teinte verte de certaines huîtres, par exem- ple, de celles de Marennes, toutes origi- naires d'Arcachon, tient à ce qu'elles se sont nourries de diatomées microscopiques et de matières organiques contenues dans les eaux de divers parages de l'Océan. Dans certains clairs primitifs, on se contente de placer l'huitre sur le fond marin sans la mettre dans des casiers; les inconvénients de ce système sont visibles : beaucoup d'huî- tres se perdent; toutes les autres sont plus exposées aux crabes et aux forets, et enlin les mollusques sont inégalement baignés par l'eau, f'eiidant les mois de mai, juin, juillet et août, qui correspondent au temps du frai, on s'abstient de manger des huîtres, jiarce qu'elles ont alors un goût moins fin. Quelquefois même, elles possèdent dans cette circonstance des propriétés nuisibles à la santé. De là, cet aphorisme vulgaire : 1-es huîtres ne se mangent pas dans les mois dont le nom ne renferme pas la lettre r et elles se mangent au contraire dans ceux dont le nom contient cette lettre. Elles consti- tuent un aliment excellent et réparateur des forces: elles stimulent l'appareil digestif, en facilitent les fonctions et sont aisément assi- milables. C'est un pur préjugé de croire qu'elles sont solubles dans le lait; mais il est prouve qu'elles se dissolvent dans les acides végétaux, dans le vinaigre et dans le jus de citron, par exemple. Le vin blanc, étant toujours plus ou moins acidulé, est toujours celui que les amateurs préfèrent polir boire en mangeant des huîtres. L'eau des huîtres, mélange de leur sang et d'eau de mer, contient beaucoup de chlorure de sodium, du chlorure de magnésium et du sulfate de magnésie, du stilfate de chaux, ainsi qu'une substance organique azotée coagulable; elle est réputée anérilive. Les huîtres draguées dans la Manche et qui se consomment à Paris sont, avant d'être expé- diées dans cette ville, conservées plus ou moins longtemps dans les parcs de la Hogue, de Courseulles, du Havre et de Granville. Il HuUre perlière , huître dans laquelle on trouve une ou plusieurs perles qui se sont formées, par suite de l'introduction dans la coquille, d'un corps étranger qui a déter- miné une maladie chez l'animal de cette co- quille. Le corps étranger est souvent un petit parasite interne. (V. Perle.) || Iluitrc perlière d'Orient, YaviciUa margaritifera.

Autrefois, Iluilre à l'écaillé, l'huître comes- tible. — Fig. Personne stupide : Me prend-on pour une huilre? Chanter, raisonner, jouer comme une huilre, chanter, raisonner, jouer très mal. — Prov. L'huîtrk est pour le JUGE, LES ÉCAILLES TOUR LES PLAIDEURS, OU se ruine à plaider. — Dér. Uuilrier, hui- tricre Même famille : Ostréicidlurc, os- trciforme, ostrace', ostracisme, oslracite, etc. HUÎTIIIER {huilre), sm. Genre d'oiseaux échassiers qui vivent en grandes troupes sur les plages de toutes les latitudes et qui ne quittent les bords de la mer qu'en hiver ou pendant les tempêtes. Ils se retirent alors dans les marécages ou autour des lacs de l'intérieur. Les huîtriers ont des tarses réticules et des pieds formés de trois doigts réunis à leur base par une mem- brane. Leur bec, plus long que la tête, est droit, pointu, comprimé la- téralement . Malgré le nom qu'on leur a tlonné,leshuî- huÎtrier triers n'ont que rarement l'occasion do se régaler d'huîtres, vu la sta- tion de ces mollusques ; mais ils se nourris- sent de moules et d'autres coquillages bival- ves, que le reflux laisse sur la grève ; ils sont aussi mangeurs d'insectes et, à ce titre, un huîtrier apprivoisé rend de grands services dans un jardin. Les huîtriers n'émigrent point, mais errent d'une plage à l'autre. On les voit suivre les mouvements de la marée, avançant ou reculant, suivant que la vague s'éloigne du rivage ou en approche. Ils sont sans cesse occupés à ouvrir les coquilles avec leur bec qui fait à la fois l'office de le- vier et de pince, et à dévorer l'habitant de ce domicile. Les huîtriers nagent peu, mais ils peuvent se tenir sur l'eau. Leur vol est soutenu et do longue haleine. Au moment de la ponte, les bandes se dispersent et les. huîtriers vivent parcouplcs isolés, La femelle, sans faire de nid, dépose, dans une petite excavation de la grève ou du rivage, de deux à quatre teufs olivâtres tachés de noir, et elle les couve en repliant ses longs tarses sous son corps. Les petits naissent couverts d'un duvet noirâtre et courent déjà très vite au bout de quelques jours. Les huîtriers ont un cri perçant et qui s'entend de fort loin. On en connaît quatre espèces, qui sont : 1» L'huilrier-pie ou pie de mer, qui habite toutes les côtes de l'Europe et se rencontre aussi au Sénégal, au Japon et en Amérique; il est de la grosseur du vanneau ou à peu lires de celle de la pie. Son plumage est pa- reil à celui de ce dernier oiseau, noir sur le dos, blanc au collier, sous le ventre et à la queue, avec une large bande blanche trans- versale aux ailes. L'iris de ses yeux, son Ijec et ses tarses sont colorés en rose clair. L'huîtrier-pie ne constitue qu'un médiocre gibier; il s'apprivoise assez aisément et, fiourvu qu'on lui rogne une aile, on peut le aisser vaguer dans la maison sans qu'il cherche à la quitter. 2;' L'hititrier à man- teau, du Brésil et des États-Unis, fort sem- blable au précédent, mais au bec plus long. 3» h'huitrier noir, nui a le plumage totale- ment noir et les pieds cendrés. 11 liabite les côtes du N,-0, de l'Amérique, les îles les plus voisines du pôle antarctique et l'Austra- lie, 4° lihuilrier à pieds hlancs, des îles Malouines,

  • IIUiTHIÈRE (huitre), sf. Banc d'hui-

tres : l^cs huitrières de la bâte de Cancale. 'HCLAN. — (V, Vhlan.) HULIN (Pierre -Augustin) (1758-18411, général français. Soldat aux gardes fran- çaises en 1789, il fut un des vainqueurs de ïa Bastille, devint l'un des chefs de la garde nationale de Paris, concourut au coup d'État du 18 brumaire, présida en 1804 le conseil de guerre qui condamna le duc d'Enghien, et tit échouer en 1812 la conspiration de Mallct. IIIJI.I . ou KINGSTON IJI'ON HlILL,154240hab,, ville maritime d'AngleteiTc, dans le comté d'York (East- Riding), iirès de l'embou- chure de l'Humber et de l'Hull, Citadelle qui ren- ferme des casernes et des magasins militaires. Port d'une grande importance, ' HULOTTE ou HUETTE (1. hulula, chouette),.*/'. Le cliat-huant : /.e cri de la htilotte.

  • HUMABLE (humer),

hulotte adj. 2.7, Qui peut être humé. HUMAIN, AINE (1. humanum : de hnmo, homme), adj. Qui appartient aux hommes, qui les concerne : l/esprit humain.

Le 

Heure humain, l'ensemble des liomnies. |{ Les choses humaines, toutes les choses qui intéressent l'homme et auxquelles il prend part. Il Plus qu'humain, qui dépasse la por- tée ordinaire de l'homme : Intellif/ence plus qu'humaine. N'avoir pas fii/urc humaine, forme humaine, être difforme ou défiguré. Il Sensible à la pitié, serviable, bienfaisant : Un maitre humain. — Smpl. Les humains, les hommes. (Poct.) — Dér. Humainement, humanité, humanitaire, humanitarisme, humaniste, humaniser. HUMAINEMENT [humaine - - sfx. ment), adv. Suivant la capacité, le pouvoir de l'homme : C'e.H humainement impossible. || Suivant les idées reçues : Humainement par- lant. Il Avec humanité, avec bonté : Traiter quelqu'un humainement. IIU.'VIANISER [humain), vt. Rendre homme, mettre à la portée des hommes : Humaniser les sciences. Rendre bon, hu- main : IJadversitc humanise les uns tandis qu'elle aifjrit les autres. Rendre ]ilus trai- table, plus favorable : La fréquentation du 7nonde l'humanisera. — S'humaniser, i'»- . Devenir plus traitable, plus doux, jilus ac- commodant : H commence à s'humaniser. Il Se mettre à la portée des autres : Ce sa- vant .<i'huma)iise avec le vulr/aire. HUMANISTE {humanités), sm. Celui qui étudie les humanités dans un collège. || Celui