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veut exprimer. Cette seconde espèce d'harmonie a pour éléments fondamentaux le nombre et le rythme.
On appelle nombre l'efTct agréable qui résulte d'un certain arrangement des mots.
On appelle rythineurm cadence musicale due au mode de succession des mots accentués et des mots non accentués. {Il s'agit ici de l'accent tonique.)
Nos poètes abondent en passages où l'on signale la se- conde sorte d'harmonie Elle existe dans ces vers de Boi- leau ' :
, .La Mollesse oppressée
Dans sa bouche, à ce mot, sent sa langue glacée; Et, lasse de parler, succombant sous l'effort. Soupire, étend les bras, ferme l'œil et s" udort.
Et dans ceux-ci, de La Fontaine * ;
Dans un chemin montant, sablonneux, mal aisé, Et de tous les cotés au soleil exposé, Six forts chevaux tiraient un coche. Femmes, moines, vieillards, tout était descendu; L'attelage suait, soufflait, était rendu.
Delille * a donné le précepte en même temps que l'exemple de la même harmonie dans les vers suivants, imités de Pope* :
Entend-on de la mer les ondes bouillonner? Le vers comme un torrent en roulant doit tunner. Qu'Ajax soulève un roc et le lance avec peine, Chaque syllabe est lourde et chaque mot se traîne; Mais vois d'un pied léger Camille effleurer l'eau : Le vers vole et la suit aussi prompt que l'oiseau.
L'harmonie générale d'un morceau de prose d'une cer- taine étendue résulte surtout de l'agencement des phrases et des périodes.
On appelle période (du grec periodos, circuit) une phrase composée de propositions disposées de telle sorte que jus- qu'à la fin le sens complet de l'ensemble demeure suspendu. On conclut de là qu'une phrase form<'e d'une suite de pro- positions dont le sens est achevé ne furme pas une période.
On donne le nom de 7nembres aux parties similaires d'une période. Ces parties peuvent être formées d'une seule pro- position ou de plusieurs.
11 y a des périodes à deux, trois, quatre membres; il est
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