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Page:Larive Fleury Grammaire 1910 tome 4.djvu/261

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DES FIGURES DE MOTS. 247

C'est qu'en effet, pour la plupart des mots, on distingue deux sens : le sens propre et le sens figuré.

F.e sens propre d'un mot est son sens originel, celui qui s'appliiiue g('ntralement à un objet matériel.

Ex. : Le torrent de la montagne Une boisson amcre.

Le sens figuré est le sens propre appliqué par comparai- son à un objet auquel il semblerait d'abord ne pas convenir.

Ex. : Un torrent d'injures. Une parole amère.

648. — On appelle allégorie une suite de métaphores toutes relatives à un même objet.

La fable de La Fontaine, intitulée : Le chêne et le roseau (voir Morceaux choisis, p. 373), présente le caractère de l'allégorie. Le roman de la Rose, œuvre du moyen âge, n'est d'un bout à l'autre qu'une interminable allégorie. •

Quand l'allégorie enseigne une vérité morale, eu assimi- lant d'ordinaire les animaux, les plantes, les objets de toute nature à l'espèce humaine, elle prend le nom cVapologue. Les apologues contenus dans l'Écriture sainte sont qualifiés de paraboles.

��Exercice 133.

Refaites chaque phrase en remplaçant la comparaison qu'elle contient par une métaphore :

Lca science est comme un flambeau qui éclaire l'humanité. — Cette femme, qu'on aurait pu comparer à bon droit à Mégère*, était haïe de tout le monde. — L'or afflue dans les coffres de ce négo- ciant comme si le Pactole * venait s'y jeter. — Les calomniateurs l'ont autant de mal à leurs semblables que la peste. — Dès qu'on a introduit ([uelque j^art la discorde, celle-ci, comme un ferment*, s'étend de proche en proche. — Des fruits de toute nature, comme autant de trésors, sont mûrs en automne. — On doit flétrir celui dont la conscience, comme un tissu élastique, admet le mal à côté du bien. — Le fermier rentre ses foins; tel que Phaéton* il conduit lui-même la charrette. — Le vent pousse devant lui les nuages comme avec un balai. — Il y a des hommes dont l'esprit, sem- blable à une pointe de fer piquante, blesse tous ceux à qui ils s'adressent. — L'envie, comme un poison, cause d'affreux ravages dans le cœur de certains hommes. — Ses cheveux, semblables à une forêt, ombragent sa tête. — Le coq, comme un réveille-matin, fait entendre sa voix à l'approche de l'aurore. — Le renard, pour tlalter le corbeau, lui dit : Vous êtes, parmi les hôtes de ces bois, ce qu'est le phénix* parmi tous les autres oiseaux.

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