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282 DE L.\ POÉSIE.

caractéristiques lY'lévation, la sublimité des pensées et l'enthousiasme.

L'ode, nvoc plus d'édal et non moins d'énergie,

Élevant ju;s(|u'au ciel son vol aniiiilieux.

Entretient dans ses vers commerce avec les Dieux :

Aux atliiéles dans Pise elle ouvre la barrière.

Chante un vainqueur poudreux au bout de la carrière;

Mène Achille sanglant aux bords du Simoïs,

Ou l'ait néchir l'Escaut sous le joug- de Louis.

Tantôt, comme une abeille ardente à son ouvrage,

Elle s'en va de Heurs dépouiller le rivage.

Son style impétueux souvent marche au hasard;

Chez elle un beau désordre est en ellet de l'art.

(BoiLEAU*, Art poétique.)

725. — Sous le rapport de la forme, l'ode se distingue en ode proprement dite et en dithyrambe.

L'ode proprement dite est une poésie toujours divisée en strophes semblables par le nombre et par la mesure des vers (voir Morceaux choisis, p. 382).

Le dithyrambe est une poésie qui n'est pas partagée en strophes uniformes.

726. — Eu égard à la nature des sujets traités, on dislin- gue plusieurs espèces d'odes, savoir :

1° L'ode sacrée ou hymne qui célèbre la Divinité. Les hymnes du roi David se nomment psaumes. Les hymnes religieux modernes sont appelés cantiques.

2° L'ode héroïque, encore appelée pindarique', du nom du poète grec qui y excella, chante les héros, les grands hommes, le dévouement à la patrie, etc.

3" L'ode philosophique ou morale, écrite d'un style plus tempéra quoique noble, et dont Horace *, chez les Latins, nous a donné de beaux modèles, expose une thèse philo- sophique ou un principe de morale.

4° L'ode badine, encore appelée anacréontique ', du nom du poète grec qui s'y distingua, traite, d'un style léger et gracieux, des sujets également gracieux et légers.

727. — Élégie signifie plainte, gcinisseinent.

On appiîlle élégie une sorte d'ode dont le sujet est triste ou tendre (voir Morceaux choisis, p. 38o).

La plaintive élégie en longs habits de deuil, Sait, les cheveux épars, gémir sur un cercueil.

(BoiLEAU*, Art poétique.)

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