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314 HISTOIRE LITTÉRAIRE DE LA FRANCE.

Dans la seconde moitié du xii« siècle apparurent, pres- que simultanément, les poèmes du cycle breton et ceux du cycle de l'Iiislatre ancienne.

J.es poèmes du cycle breton sont écrits en vers de huit syl- labes. Ils exposent avec force amplifications et sans souci de la vraisemblance la légende gauloise du roi Arthur ou Artlius, qui régnait sur une partie du pays de Galles*, et qui combattit vaillamment contre les Saxons pour l'indépen- dance de sa race.

La féerie et les enchantements tiennent une place considé- rable dans ces productions. Arthus y est considéré comme un empereur puissant qui, aux principales fêtes de l'année, convoque à sa cour les plus illustres barons et chevaliers de l'Europe. Tous viennent s'asseoir sans distinction de raug autour d'une table ronde; de là le nom de cycle des cheva- liers de la Table-Honde.

Le cycle de Hiisloire ancienne, comme son nom l'indique, traite de sujets empruntés à l'antiquité. II se subdivise en cycle de Rome la grande, cycle de Troie et cycle dWlcxandre.

Indépendamment de toutes les compositions que nous venons d'énumérer, le xii* siècle, très fécond, comme un le voit, a donné aussi naissance à des poèmes héroï- comiques, véritables parodies des poèmes sérieux. Tels sont le Voyage de Charleniagne à Jérusalem et à Constantinople et le Moniage" Guillaume.

A la lin du douzième siècle, on vit apparaître les romans satiriques * qui eurent une si grande vogue, et notamment le célèbre Roman de Renard. C'est une peinture grotesque et satirique de la société féodale. Les principaux personnages sont ; Goupil, le Henard; Iscngrin, le Loup, que l'on voit en lutte perpétuelle avec le précédent; Sire Noble, le Lion qui s'eflorce d'apaiser leur différend; l'intain, la Poule; Brun, l'Ours; Belin, le Mouton; Coarlz, le Lièvre, etc.

La seconde époque vit encore la résurrection de la litté- rature dramati(]ue. Celle-ci, comme dans l'antiquité, ne fut d'abord qu'une extension des céiéiiionies du culte. Les premières pièces, appelées mystères, et à la représentation desquelles le clergé prenait une large part, éUiient jouées aux jiortes des églises. L'un des plus anciens mystères qui nous soient parvenus est celui d'Adam, (jui date du .xir" siècle.

Pendant la période dont nous nous occupons, la prose française nous apparaît déjà avec de précieuses qualités. On avait traduit dans notre idiome les livres des Rois et ceux

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