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HISTOIRE LITTÉRAIRE DE LA FRANCE 315

des Macluilées^: saint Bernard prononçait d'éloquents ser- mons dontquelques-uns nous sont restés, et Maurice de Sully, évêque de Paris, s'illustrait aussi dans la chaire.

��TROISIEME EPOQUE (xm" siècle).

La troisième époque embrasse le ti'eizième siècle, qui est celui de saint Louis, de Philippe le Hardi et de Philippe le Bel.

La langue est à peu près demeurée la même qu'au siècle précédent, mais le goût littéraire a changé. Plus de'poèmes héroïques; par contre, une tendance bien prononcée pour la satire, la recherche de l'allégorie et le désir de faire étalage d'érudition dans des œuvres didactiques. En même temps la chanson prend faveur et atteint un hautdegré de perfection. L'interminable Romun de Renard pousse de nouvelles bran- ches, tout en demeurant aussi railleur, et en flétrissant les vices et les abus du temps. De plus on voit apparaître d'au- tres genres de poèmes satiriques. Les uns sont désignés sous le nom de bibles, les autres sous celui de fabliaux.

Les fabliaux sont des contes moraux ou plaisants dans lesquels on fustige les travers des contemporains avec une verve poussée souvent jusqu'à la licence. Cependant tous les fabliaux ne tombent pas dans cet excès.

Une femme poète, Marie de France, que l'on suppose native de Normandie et qui vécut longtemps en Angleterre, écrivit des fabliaux dans le goût des apologues modernes, et qui reproduisaient les sujets des fables d'Ésope*. Elle composa aussi un recueil de lais, petits poèmes généralement em- pruntés aux légendes celtiques.

Un autre poète de ce siècle, Rutebeuf, mort en 1290, se montra beaucoup plus âpre et plus mordant dans les nom- breux fabliaux qui nous sont parvenus sous son nom.

Une composition du milieu du xii*' siècle, qui jouit long- temps d'une vogue immense, est le célèbre Roman de la Rose. Il comprend deux parties très dissemblables. La pre- mière, dont tous les personnages sont allégoriques, est due à Guillaume de Lorris. Dans ce poème il s'agitd'arriver à cueillir une rose au milieu d'un parterre. Doux Regard, Richesse, Courtoisie, Joliveté, Franchise, Jeunesse, Be/Accwei/, etc., favori- sentl'entreprise ; mais Dan.gî'er, Honte, Peur, Maie Bouche, etc., la contrecarrent. La seconde partie a pour auteur Jean de

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