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Page:Larive Fleury Grammaire 1910 tome 4.djvu/332

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318 HISTOIRE LITTÉRAIRE DE LA FRANCE.

Les moralités étaient des pièces dans lesquelles des per- sonnages allégoriques, créés sur le modèle de ceux du Roman de laRose, faisaient le procès aux vices, aux ridicules et aux abus de la société. Les moralités étaient à l'origine des pièces sérieuses et qui ne pouvaient toujours convenir à la grande masse du public. Aussi les Clercs de la Basoche, pour attirer plus de monde à leurs représentations, imagi- nèrent-ils d'autres pièces appelées farces, dont quelques-unes sont très gaies et très spirituelles. Toutefois ce nouveau genre de comédie ne parvint à tout son développement qu'au xv° siècle.

Du mélange de la farce et de la moralité naquit la sotie, comédie satirique et souvent très licencieuse mise en hon- neur par VAssociatio7i des enfants sans-souci que Charles VI autorisa, et qui donnait ses représentations à la halle de Paris. Les soties les plus remarquables datent du xv" siècle et particulièrement du règne de Louis XIL

��CINQUIÈME ÉPOQUE (xv" siècle).

La cinquième époque comprend le xv^ siècle, presque aussi stérile que le xiv-', mais annonçant déjà par quelques côtés le grand mouvement du siècle suivant qui fut celui de la Renaissance.

La langue du xv^ siècle fut au fond la même que celle du xiv^; mais elle étendit le vocabulaire de celte dernière en empruntant au latin une foule de mots qu'elle transplanta en français.

La poésie de ce temps est particulièrement représentée par Alain Chartier, Charles d'Orléans et Villon.

Alain Chartier (1386-1445) allia souvent l'énergie à la grâce, sa qualité liabiluelle. On regarde ce poète bon patriote comme l'in- venteur du rondeau.

Charles dOrléans (i:jni-l/iG4), petit-flls de Charles V, fut fait prisonnier à la tiataille d'.Vzincourt, ce qui le forga à passer vingt- cinq ans en Angleterre. On le considère comme le dernier poète de la féodalité. Ses œuvres consistent en chansons, rondeaux et ballades. C'est un imitateur du passé. L'allégorie domine dans ses compositions, élégarUes d'ailleurs et pleines d'enjouement, de déli- catesse et de malice. On remarque surtout l'art avec lequel il sait conduire son sujet. (V. Morceaux choisis, p. 356.)

François Villon nafjuit à Paris en 1431. On ignore la date de sa

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