Aller au contenu

Page:Larive Fleury Grammaire 1910 tome 4.djvu/342

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

tiste Poquelin, dit Molière, né à Paris en 1622, mort dans la même ville en 1073. Il fit d’excellentes études au collège d’Harcourt, exerça quelque temps la charge de son père, valet de chambre, tapissier du roi, puis se fit recevoir avocat en 1645. Bientôt après il forma une troupe de comédiens dont il fut directeur, et parcourut la France en donnant des représentations. C’est pendant ces pérégrinations aventureuses qu’il composa ses premiers essais de comédies, dont la plupart n’ont point été conservés.

Les premières étincelles de son génie apparurent en 1653. à Lyon, où il fit représenter l’Étourdi. Depuis lors il ne se passa guère une seule année sans qu’il produisit un ou plusieurs chefs-d’œuvre. Son théâtre était installé au Palais-Royal. Il jouit jusqu’à sa mort de la faveur et de la protection de Louis XIV, et fut intimement lié avec les plus grands hommes de son temps, particulièrement avec Racine, Boileau et La Fontaine. En 1673, en jouant le Malade imaginaire, il fut pris d’une convulsion. On l’emporta mourant du théâtre, et il expira la nuit même, assisté de deux sœurs de charité, auxquelles il venait de donner l’hospitalité dans sa maison.

Les pièces de Molière sont au nombre de trente, dont quatorze en vers. II n’hésita pas à employer la prose pour les autres, contrairement à ce qui s’était fait jusqu’alors au théâtre. Les plus parfaits de ses chefs-d’œuvre dans la haute comédie sont : le Misanthrope (1666), le Tartufe (16667), l'Avare (1668) et les Femmes savantes (1672). Ce sont les dernières de ses productions. Parmi les pièces antérieures, et d’une portée moins haute, nous citerons : les Précieuses ridicules (I0.")0), le Médecin malgré lui (1600), Monsieur de Pourceaugnac (1609), le Bourgeois gentilhomme (1070), les Fourberies de Scapin (1071), le Malade imaginaire (1073).

Les caractères que Molière a su peindre dans ses comédies sont d’une ressemblance achevée. En même temps que les travers de son temps, il a représenté au vif les ridicules ou les vices de l’humanité; aussi son œuvre restera-t-elle à jamais jeune et vraie.

Il serait superflu de faire ressortir en détail le mérite des compositions de Molière : de l’aveu des littérateurs et des hommes de goût de tous les pays, il est, par le fond comme par la forme, le premier des poètes comiques.

Boileau Despréaux (1630-1711), fils d’un greffier au parlement de Paris, fut destiné au barreau qu'il abandonna bientôt pour les belles-lettres. En 1666 il débuta par des Satires. Puis il écrivit successivement ses Èpitres, le Lutrin, poème héroi-comique, et l'Art poétique.

Les Satires de Boileau (V. Morceaux choisis, p. 371), roulant le plus souvent sur des questions littéraires, ont rendu au goût français un très grand service, en corrigeant nos auteurs de l’enflure et de l’amour des pointes qui régnait alors et que nous avions emprunté, comme on l’a vu, à la littérature italienne.

Le bon sens est la qualité dominante des Epitres de Boileau. La