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phes chrétiens de la seconde période, où l’éloquence de la chaire, inconnue de l’antiquité païenne, brille d’un si vif éclat. Bossuet, Bourdaloiw, Fénelon, Massillon, Fléchier, Mascaron, sont les plus grands orateurs sacrés qui aient jamais existé chez aucun peuple.

Comme philosophes, Bossuet, Fénelon et Malebranche, disciples de Descartes, appliquèrent la méthode et une partie des vues de ce dernier à la démonstration des dogmes du christianisme.

Jacques-Bénigne Bossuet, né à Dijon en 1627, mort à Paris en 1704. fut évèque de Meaux et précepteur du grand Dauphin, fils de Louis XIV. Son génie l’a fait surnommer l’Aigle de Meaux. Il fut à la fois historien, philosophe, théologien et orateur incomparable. Ses deux œuvres historiques les plus importantes sont le Discours sur l’histoire universelle et VHistoire des variations des églises protestantes. Le Discours sur l’histoire universelie est l’un des plus admirables ouvrages de notre langue, tant par la beauté et la sublimité du style que par la solidité des réllexions et la profonde connaissance du cœur humain.

Parmi les nombreux ouvrages philosophiques ou théoiogiques sortis de la plume de Bossuet nous citerons seulement le Traité de la connaissance de Dieu et de soi-même, une Logique, les Réflexions sur la morale d’Aristote, des Traités du libre arbitre et de la concupiscence, la Politique tirée de l’Écriture Sainte, le Catécliisme de Meaux, les Méditations sur V Évangile, les Élévations sur les mystères.

Les Oraisons funèbres que Bossuet a prononcées dans la chaire sacrée le mettent au premier rang des orateurs et permettent d’associer son nom à ceux de Démostliène et de Cicérou. Les plus belles de ces oraisons funèbres sont celles de Henriette de France, reine d’Angleterre (1GC9) (V. Morceaur cltoisis. p. 37.1), de Henriette d’Angleterre, duchesse d’Orléans (1070), de la reine Marie-Therèse (1683) et du prince de Condé (1687).

Les sermons de Bossuet sont dignes des oraisons funèbres. Plusieurs critiques les mettent au-dessus de ceux de Bourdaloue. Ce qui caractérise principalement Bossuet comme sernionnaire. c’est l’abondance des idées, l’éclat de la langue, les traits hardis, les figures vives et naturelles.

Le père Louis Bourdaloue. jésuite, naquit à Bourges en 1632 et mourut en 1704. En 1070 il fut appelè à la cour comme prédicateur, à la place de Bossuet qui venait de recevoir la charge de précepteur du Dauphin*. Bourdaloue y eut un immense succès et il le dut autant aux qualités solides de ses discours qu’à la hardiesse de ses censures. Sans égaler Bossuet, Bourdaloue est un écrivain excellent et un judicieux moraliste. Préoccupé avant tout des devoirs austères de son ministère sacré, il dédaigne tout orne-