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Page:Larive Fleury Grammaire 1910 tome 4.djvu/348

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334 iiistoirl: littéraire de la frange.

de Louis XIV. C'est une société nouvelle qui naît à la vie, et dont les asjjirations se traduisent nécessairement par une littérature également nouvelle. La littérature du grand siè- cle, confinée pour ainsi dire dans le domaine de la pensée, pouvait charmer des esprits d'élite; mais elle n'avait guère de i)rise sur la marche des événements. La littérature du xviii« siècle, au contraire, devient militante; elle aspire à mettre en pratique les idées qu'elle soutient et cherche à pénétrer par un langage accessible à tous dans les diffé- rentes classes de la société. La poésie ne cesse point d'être l'occupation des esprils délicats; mais la veine poétique tarit de plus en plus, et la décadence est, sous ce rapport, aussi rapide que profonde. La prose est l'instrument favori des novateurs; elle devient entre leurs mains une arme de combat. C'est elle qui va produire les œuvres les plus importantes.

Les nouvelles tendances du .wiiie siècle se révèlent d'a- bord assez timidement sous la plume de Fontenclle; mais bientôt elles trouvent des interprètes aussi véhéments qu'au- dacieux dans Montesquieu, et surtout dans Voltaire et Rous- seau, les deux plus grands noms littéraires du xviii'^ siècle.

Bernard le Bovier de Fontenelle ( l(i,")7-I7.")7), qui vécut cent ani>, fut (•niniiic le lien i|ui uiiil li's littératures du xvu° et du xvn" siècle. Il débuta par des comédies et des tragédies juste- ment oubliées. 11 donna ensuite des églog-ues maniérées qui eurent du succès, bien ([u'clles portassent Tenipreinte d'une profonde décadence du g-oùt. Vinrent ensuite ses Dialoi/ues des }}70)-($ (168.3J et des Entretiens sur la pluralité des mondes (1086), o'uvres philosophi(iues spirituelles, mais airectécs et pleines de paradoxes. Fontenelle, devenu secrétain> de TAcadcmie des sciences, exécuta alors ses travaux les plus durables, qui sont une liislûiie de l'Acd- démie des sciences et les Élot/es des académiciens, dans lescpicls il popularisa, grâce à un style clair et élégant, les importantes découvertes scientifiques de son temps. On a justement reproche à Fontenelle son scei>ticisine et son égoisme.

Charles de Secondât de la Brède, baron de Montesqui'^u (IfiSU-IT.").")!, d'une famille de magistrats et |iresident a mortier* au Parlement de Guyenne, renonça bientùt à sa charge pour voyager; de retour en France, il |)ublia les Considérations sur les causes de la grandeur et de la décadence des Roinains (1734), qui sont un beau livre d'histoire pliilosophi(jue. Quatorze ans après, en 1748, il ])ublia son ouvrage laiiital, \'Espi-i/ des lois, rempli de pensées •■"Hsi fortes (pie neuves sur l'essein-e dos gouvernements.

françois-Marie-Arouet de Voltaire est né à Paris. le 21 no-

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