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33G HISTOIRE LITTÉRAIRE DE LA FRANCE.

faire connaître les mœurs, l'esprit, les tendances, de noter les progrès des lettres, des sciences et des arts, de faire, en un mot, le tableau de l'esprit humain pendant le xvn" siècle. Le Sitcle de Louix A7 l'est écrit dans une lantrue élégante et pure; toutefois on criticpje la méthode adoptée par l'écrivain, méthode qui nuit à l'unité de son œuvre. L'historien, en elTet, note successivement et à part, les événements historiques, les anecdotes qui peignent l'es- prit et les mœurs de la cour, l'état des lettres, des sciences et des arts, les affaires religieuses, etc. Il a le tort aussi de terminer son livre par des détails assez puérils, au lieu de donner une vue d'en- semhlo sur la période dont il a raconté l'histoire. Le Siècle de Louis XIV est comme la première partie d'un autre ouvrage pu- hiié en 1750, et intitulé Essai sur les mœurs et Vesprit des nations. Cette étude commence à Charlemagne, c'est une sorte de conti- nuation de Vilistoire universelle de Bossuet, mais dans un esprit diaiiiélralenient opposé. Parmi les autres ouvrages historiques de Vullaire nous citerons : V Histoire de Russie sous Hierre le Grand (17.")'.)- 1703), panégyri(iue ([uelque peu intéressé et trop partial du réformateur russe, et un Précis du siècle de Louis AT.

On doit aussi ù Voltaire des coynmen (aiy'es sur le tliéùlrede Pierre Corneille, commentaires trop sévères, où l'auteur ne sait pas tenir compte des variations nécessaires de la langue.

Voltaire a laissé une immense correspondance où brillent sans loutrainte toutes ses rpialités littéraires. On admire dans ses lettres la sûreté des jugements qu'il porte sur les œuvres littéraires con- temporaines. H y apprécie souvent ses propres productions avec une étonnante impartialité et une sévérité de critique qui surpasse quelquefois celle de ses ennemis les plus acharnés.

Comme philosophe. Voltaire fut un adversaire passionné du christianisme.

Tous les autres poètes du xviii" siècle sont inférieurs à Voltaire. Dans la tragédie, ]e seul qui mérite d'être cité est Crébillon (1674-1762), qui em[iloya le ressort de la terreur l)()uss('-e à l'extrême pour remuer les spectateurs.

Dans le genre comique, la décadence fut peut-être jikis sensible encore que dans la tragédie.

Les dernières années du .wil'^ siècle ol les premières du .wiu" avaient prodi it un poète, Regiiard, qui pouvait tenir sa place, mên: : après .Molière.

Regnard (1;mO-'70'.)), voyageur, homme du monde, ne devint htimme de lettres que [)ar passe-temps. La gaieté constitue le me- rilfî principal de Hegnard dont les i)ièces sont d'ailleurs fort bien conduites; mais son style dénote une profonde décadence. Citons cependant les amusantes comédies intitulées le Joueur et le Léga- taire unii ersel.

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