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348 NOTE SUR LES LITTERATURES ETRANGERES.

nation peut ( rôpr de plus fôrocp; les gracieux, suaves images qu'il nous olTre dans les peintures A'Ophelia, de Julielle, de Desclemona ; les firotesques et les cyniques, comme ces fossoyeurs (jue l'on voit dans Hamlel jouer aux boules avec des tètes de morts.

Les principales pièces du grand tragi([ue anglais sont : le Sotifje d'une nuit (Vêlé; Roméo et Julielle; Hamlel; Richard 11; le Roi Lear; Macbeth; Jules César; Othello; la Tempête.

John Milton. né à Londres en 1608. mort en 1074, est l'auteur du Paradis perdu, la grande épo[)ée de l'Angleterre. Ayant entrepris un voyage en France et en Italie, Milton fut tout à couji rappelé dans sa patrie par les premiers troubles de la révolution et devint bientôt secrétaire de Cromwell*. Il se fatigua tant dans ce poste, que dès 1052 il était aveugle. A la restauration de Charles II, il tomba dans une complète disgrâce, et fut abandonné de tout le monde. C'est pendant cet abandon qu'il composa le Paradis perdu, en douze cliants et en ve>-s blancs, c'est-à-dire non rimes.

Le sujet du Paradis perdu est la chute du premier homme. Au début. Satan révolté est précipité dans l'enfer avec les autres anges coupables. Ils y bâtissent nn pandpmonium ou palais des démons, et décident que Satan ira à la recherche du monde que Dieu vient de créer. Satan, après avoir passé par le soleil, arrive sur la terre, où il épie nos premiers parents dans l'Éden. ,\lors Dieu envoie l'aniie Rapliaél qui prévient Adam de la présence de son ennemi, lui raconte la lulle de celui-ci contre le Tout-Puissant, les combats dans le ciel, et termine par un récit de la création. Après le départ de llapbaël. Ère se laisse séduire par le serpent en mangeant du fruit défendu, et Adam en mange aussi pour mourir avec elle. Aussitôt leur faute commise, Adam et Eve se repentent. Dieu le Fils intervient pour eux. Dieu le Père se laisse apaiser, mais chasse du Paradis nos premiers parents.

Ce poème de Milton renferme des pensées sublimes, de magni- fiques descriptions, d'étincelantes beautés; le merveilleux y est bien approprié aux croyances chrétiennes; mais à côté des endroits qui commandent l'admiration, il en est d'autres dont la bizarrerie cbo(iue tout le monde et même les Anglais; tel est par exemiile celui où l'on voit l'armée de Satan tirer le canon dans le ciel. Malgré des fautes grossières, les beautés admirables de .Milton ont fait dire à Drvden* (]ue la nature avait formé ce poète de l'ùme d'Homère et de celle de Virgile.

Lord Byron (1788-1824) étonna le monde jiar la sublimité et en même temps par la bizarrerie de son génie. Sa misanthropie, ses excentricités et l'irascibilité de son caractère ayant soulevé contre lui ses compatriotes, il s'exila deux fois volontairement : la pre- mière fois, en 1809, |)Our parciuirir les contrées méridionales et l'Eunqie; la dernière fois, en 1810, pour ne plus revenir. Pendant cette seconde émigration, il séjourna successivement en Suisse, en Italie et en Grèce, où il prit une part active à la guerre de l'indé-

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