Page:Laroche - Fould - L Enfer des femmes.pdf/263

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détourna, cacha sa tête dans ses mains et ses sanglots éclatèrent.

— Des larmes ! ma Violette aimée ! des larmes ! Tu me fends le cœur.

— Oh ! ma chère. Depuis deux heures tu m’interroges, tu tournes autour de ma douleur ; il faut qu’elle éclate enfin. Toi, tu ne diras rien, tu m’aimes, tu considéreras que j’ai eu un moment de délire, une attaque de nerfs, tout ce que tu voudras ; seulement tu oublieras ce que je vais te dire. Eh bien ! je n’aurai jamais d’enfant.

— Pourquoi donc ?

— Ah ! oui, pourquoi ?

Mme de Flabert baissa la voix :

— Parce que le duc ne peut pas être père. Sa santé est trop délicate. Je ne sais enfin. Les médecins, tout en usant de beaucoup de ménagements, nous ont déclaré cela. Voilà la malédiction qui pèse sur notre maison, voilà notre véritable malheur. Une femme peut se passer de l’amour de son père, de l’amour de son mari, mais elle ne peut pas se passer d’enfant.

Violette pleurait ; de grosses larmes glissaient sur ses joues.

— À cette nouvelle je suis tombée anéantie, et, restée seule avec mon mari, sais-tu ce qu’il m’a dit ? « Ne vous affligez donc pas, une femme qui devient mère