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LA PAGODE AUX COBRAS


III

CHASSE ET CAPTURE

En haut lieu, ces rapports firent sensation.

— Un fumiste, votre Rigo, dit au chef de la Sûreté le secrétaire général du gouvernement.

— Un fumiste, non ! Un garçon de valeur, très sérieux au contraire. Peut-être un peu osé, imprudent parfois, mais il ne faut pas rejeter ses conclusions sans l’entendre.

Rigo fut appelé à Hanoï.

Si persuasif qu’il se montrât, les chefs demeuraient sceptiques, et l’inspecteur allait se retirer sans avoir obtenu l’autorisation et les moyens de faire une enquête, quand les événements parlèrent pour lui.

Un coup de téléphone de Quang-Yen annonçait la mort du commissaire de police et de l’inspecteur de la milice, en fait, les deux agents de police judiciaire de la province, ayant sous leurs ordres la force armée.

Sur tous deux avaient été relevées les mêmes marques de piqûre que l’on avait trouvées sur le corps du résident.

Le commissaire était tombé pendant une tournée de nuit qu’il faisait pour contrôler le service de surveillance. Il avait été piqué à la nuque. Quant à l’inspecteur de la milice, c’est chez lui — tout comme le résident — qu’il avait été tué, alors qu’installé à son bureau il rédigeait un rapport. Il avait été atteint à la main droite, et c’est à peine s’il avait pu faire un mouvement avant de tomber mort dans son fauteuil.