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LA PAGODE AUX COBRAS

Dans ces deux nouveaux cas, les investigations n’avaient rien donné ; pas une trace, pas un indice !

Aussitôt, le chef de la Sûreté dit à Rigo :

— Allez voir et venez me rendre compte. Ensuite, nous aviserons.

Rigo tenait de sa mère annamite une taille exiguë et les traits de son visage au type asiatique, à peine modifiés par le mélange du sang français ; de son père, il avait hérité un corps solide, râblé et surtout un caractère ferme, décidé et courageux.

Il faisait merveille dans la Sûreté indochinoise, ayant, en plus de ses qualités physiques et morales, cet avantage énorme de pouvoir très facilement, par un simple changement de costume, se faire passer pour un Tonkinois pur sang.

Son plan fut vite arrêté. Il ne désirait pas que l’adversaire connût son retour à Quang-Yen.

Officiellement, il envoya un de ses auxiliaires faire l’enquête.

Quant à lui, déguisé, il prit le chemin de fer dans la direction de Lang-Sou.

Il voyageait dans un wagon de quatrième, ainsi qu’un coolie, mêlé aux indigènes de basse classe ; comme eux, il transportait avec lui des paquets encombrants contenant une pacotille de colporteur.

À Dap-Can, pendant l’arrêt du train, il descendit et se glissa hors de la gare.

Une halte dans une canha-thé pour s’assurer qu’il n’était pas suivi et, rapidement, il gagna à Bac-Ninh l’embarcadère sur le fleuve pour monter à bord d’un sampan qui devait le transporter à Quang-Yen. Ainsi, son arrivée passerait-elle inaperçue.