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LA PAGODE AUX COBRAS

Son adjoint avait déjà organisé une battue. Tous les indigènes étrangers à la ville étaient arrêtés et fouillés.

Rigo, lui, opéra à sa façon.

Circulant dans le quartier annamite, offrant sa marchandise de porte en porte, s’attardant, bavardant intarissablement, il s’appliquait à faire parler les gens. Il y était habile, connaissant à fond le caractère indigène et leur langue, dont il usait facilement.

Cependant, deux jours de promenades et de conversations ne lui apprirent rien. Il commençait à désespérer, quand, la troisième nuit, alors qu’il se promenait dans les ruelles avoisinant le fleuve, il aperçut deux Annamites, vêtus de sombre, qui se livraient à une besogne suspecte.

L’inspecteur se dissimula dans l’ombre et observa.

Les deux indigènes, l’un surveillant la rue, l’autre opérant, s’employaient à coller des affiches manuscrites qu’ils apposaient, de distance en distance, sur les façades des maisons. Ils avançaient ainsi dans la direction de Rigo sans l’apercevoir, croyant faire leur travail en toute sécurité. Bientôt, le colleur d’affiches fut à moins d’un mètre du recoin où l’inspecteur était dissimulé.

D’un bond, celui-ci fut sur lui et, pour éviter toute résistance, il l’assomma avec une courte massue en caoutchouc. L’indigène tomba.

Rigo tenta alors de rejoindre le deuxième, qui avait pris la fuite, mais il renonça bien vite à cette poursuite dans la crainte de donner à sa victime le temps de revenir à elle et de disparaître à son tour.

Il lança un coup de sifflet qui fit accourir deux agents.

Avec leur aide, Rigo transporta sa capture jusqu’au bureau du commissaire.