Page:Laroche - La pagode aux cobras, 1949.djvu/21

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
19
LA PAGODE AUX COBRAS

plantés là pour gagner quelques piastres. Il était donc facile pour Mme Rigo, déguisée en marchande, d’y rester sans attirer l’attention.

Elle serait en bonne place pour épier tous les suspects pouvant circuler dans la baie d’Allong et débarquer soit à Hongay même, soit à Port-Courbet, pour gagner l’intérieur et la zone des forêts.

Pendant ce temps, Rigo, reprenant la besace de marchand ambulant, circulerait dans les environs de Quang-Yen, approchant peu à peu du Song-Hip pour pénétrer enfin dans la forêt où il espérait découvrir ceux qu’il poursuivait.

Il était à peine arrivé à Quang-Yen qu’une nouvelle vint confirmer ses pronostics.

Le commandant supérieur de la province de Moncay et un lieutenant, chef du poste le plus rapproché de la frontière séparant cette province de celle du Quang-Yen, venaient, dans la même journée, d’être victimes du cobra.

C’était la preuve que Rigo avait vu clair et juste en situant le centre des opérations des criminels entre Moncay, Quang-Yen et la baie d’Allong.

Il voulut aussitôt renforcer son service secret de surveillance.

Dans ce but, il fit appel à ses deux beaux-frères.

Originaires de la province de Thanh-Hou, dans l’Annam du Nord, ils n’étaient pas connus au Tonkin. Ainsi, avec quelques précautions et de l’adresse, ils pourraient opérer sans attirer aussitôt l’attention des ennemis.

Il envoya l’aîné à Moncay même. Le second, déguisé en