Page:Laroche - La pagode aux cobras, 1949.djvu/22

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
20
LA PAGODE AUX COBRAS

agent des forêts, fut placé à la garderie forestière la plus éloignée dans la profondeur de la brousse.

Une autre précaution fut prise : il fallait assurer les communications entre eux, même en dehors de tout service postal, puisque, le plus souvent, ils seraient trop éloignés pour en profiter.

Chacun eut auprès de lui deux boys adroits et dégourdis, toujours prêts à prendre la piste pour remplir l’emploi de coolie-tram. Aucun message écrit ne leur serait confié ; ils apprendraient mot à mot le texte à transmettre et iraient le réciter au destinataire.

Ayant ainsi tout organisé au mieux, Rigo se mit en campagne.

De Quang-Yen, il gagna Yen-Hap et, de là, à petites journées, s’enfonça dans la forêt en remontant le chemin longeant le Song-Hip pour atteindre les clairières habitées par une tribu de Mans.

C’est là que, dans un poste de surveillance des forêts, il installa son beau-frère.

Ayant pris contact avec le chef Man, il redescendit vers Yen-Hap. Dans le petit port desservant la localité, il aperçut un sampan à l’ancre, assez loin du rivage, et qui paraissait inoccupé.

L’instinct du bon policier le fit s’arrêter et observer l’embarcation. Pourquoi n’était-elle pas, comme toutes les autres, contre la rive ou amarrée à l’appontement ? Comment se faisait-il que l’équipage tout entier l’ait désertée ?

Il regarda si quelqu’un n’était pas dissimulé dans le rouf.

À ce moment, une pirogue, descendant le Song-Hip et