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LA PAGODE AUX COBRAS

venant de la partie haute de cette rivière, partie inaccessible aux sampans, arrivait, se dirigeant vers le bateau surveillé par Rigo, et l’accostait.

Trois personnes occupaient la pirogue : un coolie et deux passagers que l’inspecteur reconnut immédiatement pour être des bonzes.

Du rouf sortit aussitôt un matelot qui s’y tenait jusqu’alors caché. Les deux moines embarquèrent et, d’un geste, congédièrent pirogue et piroguier.

Puis, rapidement, le sampan descendit la rivière.

Rigo ne pouvait le suivre, mais du moins il avait une certitude quant à sa destination. Par le Song-Hip, il devait atteindre — près de son embouchure, presque à l’entrée de la baie d’Allong — le bras du fleuve Rouge passant devant Quang-Yen.

Ensuite, deux hypothèses pouvaient être considérées : ou bien il remonterait vers cette localité, ou bien il tournerait pour pénétrer dans la baie d’Allong et gagner Hongay.

Un fait était acquis cependant : les suspects viennent bien de l’intérieur de la forêt traversée par le Song-Hip. Ils ont suivi par eau la route que Rigo vient de longer par terre. Le refuge, la Pagode, doit se trouver dans les parages de la région occupée par les Mans.

Là, son beau-frère est en surveillance ; à Hongay, sa femme est installée et, bonne observatrice, lui signalera l’arrivée du sampan si c’est vers ce port qu’il se dirige.

Rigo décida immédiatement de prendre la route de Quang-Yen.

Au poste forestier de Yen-Hap, il a pu se faire prêter