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LA PAGODE AUX COBRAS

Il grimpe avec une extrême lenteur… Il atteint la base de la dent derrière laquelle est abrité le veilleur… S’aidant d’une liane pendante, il se hisse dans un mouvement à peine perceptible… Enfin, il est à la pointe, dominant celui qu’il veut surprendre.

Alors, vers le point où son camarade est posté, il lance une petite pierre… Signal certainement convenu, car l’autre, attentif, aussitôt module un léger sifflement… juste ce qu’il faut pour attirer l’attention de l’homme guetté sans l’inquiéter au point de lui faire donner l’alarme.

L’homme a entendu, il allonge le cou, il penche la tête pour essayer de voir.

Le Man, perché sur la dent de pierre, attendait le geste adroitement provoqué et, sur l’écouteur, il laisse tomber une liane préparée en nœud coulant.

Avec précision, l’ouverture du nœud prend la tête… Un coup sec… Le guetteur est cravaté.

Le Man tend le bras, le tire ainsi dans le vide et le laisse descendre comme un paquet vers son congénère embusqué.

Puis il rejoint celui-ci, et tous deux, emportant la sentinelle enlevée, disparaissent à nouveau dans les broussailles.

Une demi-heure après, ils émergeaient près de Rigo et du chef, déposant à leurs pieds le prisonnier si adroitement capturé.

Pas de temps à perdre maintenant ; si la relève avait lieu, l’ennemi, constatant la disparition du guetteur, serait alerté !

Rapidement, toute la troupe gagna la base des rochers. L’escalade commença en ordre dispersé, deux hommes par deux hommes, de façon à encercler tout le massif.