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LA PAGODE AUX COBRAS

Dure marche, tantôt dans l’eau, parfois immergés jusqu’au ventre, parfois glissant sur les roches hérissées d’arêtes et de coquillages.

En tête, Rigo avançait, examinant le terrain dans les endroits où l’eau retirée laissait apparaître la vase.

Examen décevant par son inutilité ! Les fuyards avaient passé deux heures plus tôt, avant le niveau le plus bas.

Rigo le comprit et, dès lors, ne tendit plus que vers un but : avancer le plus rapidement possible.

En dépit des chutes, des déchirures contre la pointe des roches, la troupe avançait, continuait la poursuite, ardente, comme une meute sur la piste d’un cerf.

Enfin, le jour apparut en avant d’eux, le débouché terrestre était là.

Une crique vaseuse se montra puis, au delà, des rizières et enfin des bois.

Ils firent halte au soleil pour souffler et se sécher. C’est du moins ce que Rigo accorda à ses hommes. Pour lui, il ne pouvait s’arrêter. Il se mit à étudier le sol mou vers la sortie.

De nombreuses traces de pieds nus sont imprimées là dans la vase. Comment distinguer celles qu’il recherche ?

Une idée ! Il a sur lui un moulage de l’empreinte d’orteil relevée à Quang-Yen sous la fenêtre du résident.

Patient, il se baisse et l’essaye. Il l’applique ici et là sur les empreintes similaires.

Enfin, en voici une sur laquelle, très nettement, le moulage s’adapte.

La piste est bonne ; devant eux, le groupe a passé, et dans