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LA PAGODE AUX COBRAS

compte du danger qu’il court. Les bonzes vont, lentement, de rangée en rangée, examinant chacun.

Sans doute les fidèles leur sont connus ou plutôt doivent se faire reconnaître à un signe, la présentation d’un objet, l’émission d’un mot. Mais comment le savoir ? Rigo est trop loin de ceux dont les bonzes se sont montrés satisfaits pour surprendre le secret de l’accord.

Au sein de l’immobilité de la foule, il essaie de se dégager, de reculer hors des rangs qui le pressent. Si adroitement qu’il s’y prenne, son mouvement est insolite et, tout de suite, c’est vers lui que les quatre bonzes dirigent leurs pas. Il est pris, toute retraite est coupée !

Ils sont sur lui, prêts à le saisir. Rigo lance le cri d’appel aussitôt répété, transmis par ses auxiliaires demeurés — sur son ordre — en lisière de la clairière, loin de la foule.

Dans quelques instants, le détachement sera alerté et viendra à son secours.

Mais les bonzes, comprenant la signification des appels, se sont saisis de lui et l’entraînent de force à l’intérieur de la pagode, tandis que les pèlerins, affolés, fuient de toutes parts pour se cacher dans la forêt.

Les piétinements des linhs traversant la clairière parviennent à Rigo ; il perçoit l’ordre lancé par leur chef :

« À la pagode ! Mao, mao ! »

Mais, à ce moment, une trappe s’ouvre derrière l’autel dans laquelle il est brutalement poussé, et il tombe dans un trou sombre.

Leur forfait accompli, passant par une porte ouvrant di-