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LA PAGODE AUX COBRAS

à un concurrent en arrivant à la hauteur de sa propre maison et, pour éviter d’être pris à nouveau, il fit appel à l’un de ses beaux-frères et le chargea comme passager.

De retour dans le jardin, il reprit sa croisière, certain désormais de n’être pas dérangé. Il avait gagné à cette aventure d’avoir maintenant sous la main un auxiliaire dévoué. Pendant tout l’après-midi, l’inspecteur circula sans rien apercevoir de nettement suspect.

À un moment cependant, il entrevit deux indigènes qui semblaient étudier le terrain. Ils étaient sortis des allées et s’avançaient d’arbre en arbre, marchant lentement comme s’ils avaient compté leurs pas sur le chemin parcouru.

Il fut impossible à Rigo de les joindre pour les identifier, car ils disparurent dès son approche.

Il conclut que là pourrait bien être le point d’attaque et se réserva d’y monter la garde dans la nuit.

Le soir, à sept heures, il y était installé, ayant son beau-frère à ses côtés. À cent mètres sur sa droite, à cent mètres sur sa gauche, il avait posté ses agents de confiance, deux par deux.

Ceux-ci avaient reçu pour consigne — à moins d’imprévu — d’attendre son coup de sifflet pour agir.

Vers dix heures, alors que la lune montante commençait à éclairer le sous-bois, Rigo aperçut deux ombres qui se glissaient d’arbre en arbre, de buisson en buisson, et marchaient dans la direction du palais.

Le trajet qu’elles suivaient devait les faire passer à égal intervalle de lui et de ses agents de confiance postés sur sa gauche. Il jugea préférable de les laisser s’engager jusqu’au