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LA PAGODE AUX COBRAS

et venues d’un homme qui faisait sa toilette nocturne, tout en sifflotant. Il était certain que le pressentiment d’un danger possible ne le frôlait pas.

Après un court arrêt, l’ombre se remit en marche, longeant de près le mur jusqu’au moment où elle se trouva au-dessous d’une des fenêtres.

Alors, lestement, usant des saillies ornementales de la façade, elle grimpa, plaquée contre la muraille, ainsi qu’un insecte géant.

Sur la corniche atteinte rapidement, elle se blottit, puis, se redressant doucement, examina l’intérieur de la pièce.

Un déclic se fit entendre… Bruit infime pouvant à peine être perçu à quelques mètres.

Une glissade… un plongeon dans la nuit… La tragique silhouette disparut sous les frondaisons du parc.

Le lendemain, à l’aube, Bà, le boy, pénétrait dans la chambre de son maître pour fermer les persiennes avant le lever du jour.

C’est un usage colonial. L’Européen s’endort toutes baies ouvertes pour que, si elle daigne souffler, pénètre jusqu’à lui la rafraîchissante brise nocturne ; au matin, le valet bien stylé entre silencieusement et va les clore sans bruit pour que le soleil levant ne trouble pas son maître.

Bà entra sur la pointe de ses pieds nus.

Deux pas en avant… un cri… Horrifié, il ressortait en hurlant :