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LA PAGODE AUX COBRAS

fuyard et, d’une détente de tout le corps, se lançait sur lui pour le saisir, le jeter à terre…

Sa main tendue l’atteignit, ses doigts déjà se resserraient fortement autour du bras… lorsque, poussant un grand cri… il s’écroula…

— Tirez ! hurla l’inspecteur, tirez dessus. Et ne touchez pas à la victime.

C’est à bon escient qu’il donnait cet ordre… Il avait compris ce qui s’était passé.

Redoublant de vitesse, il bondit en avant, puis, s’arrêtant, prit le temps de viser soigneusement avant d’ouvrir le feu sur le fuyard de tête.

Les autres imitèrent son exemple, un bond en avant précédant l’arrêt de tir. L’un des agents talonnait un fugitif, il vida son chargeur sur lui sans ralentir sa course.

L’homme fit un saut de côté, les bras levés, et s’écroula au moment où la deuxième ombre poursuivie, atteignant un massif de grands arbres, réussissait à s’échapper.

— Ne le touchez pas ! répéta Rigo à l’agent de tête qu’il voyait prêt à se pencher sur le corps étendu à terre et, l’ayant rejoint, il l’écarta prudemment.

Près de la main droite du mort dont elle venait de s’échapper, gisait une arbalète, du type de celles dont se servent pour la chasse les sauvages des forêts. Un carquois était pendu à l’épaule de l’homme… et, dans ce carquois, il y avait des flèches à double pointe !

L’arbalète était encore chargée d’une de ses flèches, reliée à sa crosse par un long et mince cordon.

Ainsi l’hypothèse faite lors de la tentative de meurtre